MAY 1593.                                389
Bien avoit-il dit qu'il ne vouloit qu'en son absence on y preschast, et que lesdits de la religion eussent à se contenir modestement sans scandale en leurs mai­sons; autrement qu'on les mist dehors. Autre chose n'avoit il entendu. Ce pendant ce bruit, venu à Paris, resjouist beaucoup de gens, comme estant un bon commencement pour la paix.
Le mardi 4 mav> 'a treufve fust criée pour dix jours, pour aller h quatre lieues de Paris sans passe­port. Ce que le prevost des marchans avoit tousjours empesché, pour ce qu'il disoit, et non sans raison, qu'il ne demeureroit personne dans ta ville; et que ce se­roit une occasion aux garnisons estrangeres, jointes avec beaucoup de canailles qui estoient.dedans, de faire quelque entreprise. Toutefois à la fin le cri dés pauvres prisonniers de Paris prévalut, qui avoient envie d'aller aux champs voir leurs maisons, bien que ruinées; Tellement que dés le matin on vid ceux de la rue de Brilboucher se botter, faire provision de pas-tés et bouteilles, pour prendre tousjours ce bon temps. en attendant mieux. Cependant là conference cessa pour ce jour, et personne n'i alia; et parla M. de Belin deux. heures avec dom Alexandre, colonnel des NeapoKtains. Ce qui fist entrer tout plain de gens en discours.
Le jeudi 6 mai, M. de Belin estant sorti de Paris pour aller à la conference, retourna tout court, ayant eu advis de la venue ôhi duc de Maienne en ceste ville, où il arriva par la porte Sainct-Denis, avec messieurs Ies ducs dte Guise et d'Aumale, en brave conche et com­pagnie de bien mil1 chevaux, entre lesquels y en avoit de six à sept cents de combat. Et à voir leur mine, n'a­voient point contenance de gens qui eussent envie de
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